Hypnose Paris: Laurent Gross, Sylvie Bellaud hypnothérapeutes, répondent à vos questions sur l'hypnose ericksonienne, l'EMDR, la formation. Avis de thérapeutes










Hypnose et Thérapies Brèves n°27: Edito du Dr Thierry SERVILLAT


TRES BIEN ! ET ENSUITE ?


L’hypnose est en vogue. Son succès auprès du public est indéniable. Elle est reconnue comme une approche thérapeutique valable et innovante (grâce notamment à son utilisation en milieu chirurgical). Sa validité scientifique ? De moins en moins contestée ! Les établissements de soins les plus prestigieux l’invitent à exercer ses bienfaits « tous azimuts ». Nous ne pouvons que nous en féliciter !

Pour autant, si la naïveté est une qualité (scientifique), l’histoire de l’hypnose nous fait aussi savoir que c’est lors des moments les plus favorables qu’il faut penser l’avenir, afin de consolider les acquis et éviter les pièges de la griserie et de l’autosatisfaction.

Pour cela examinons encore un instant le présent. Oui, depuis ces dernières années, l’hypnose s’impose, comme l’avait annoncé en 2009 un grand hebdomadaire suite au Forum de Nantes. Elle le fait gentiment, avec le soutien des patients, l’adhésion enthousiaste d’un nombre croissant d’infirmières et d’infirmiers, l’effort des chercheurs, la curiosité de bons journalistes, le talent de quelques auteurs de livres utiles et démystificateurs. Les pionniers qui, depuis les années 80, ont travaillé souvent bénévolement pour la faire connaître, peuvent observer avec contentement les fruits de leur engagement.
Redisons-le sans ambages, il faut nous réjouir avec nos patients de cette époque favorable que nous vivons. Nos convictions s’en trouvent renforcées, nos intuitions aussi ! Justement, que peuvent nous dire ces dernières, conjuguées à une réflexion logique et rationnelle ?

Quelles sont les possibilités d’évolution d’une mode ? Qu’elle passe ? Oui, il faut bien sûr l’envisager. Mais nous savons que la disparition d’un effet de mode peut être positive, en suscitant la nécessité d’approfondir une approche dont notre connaissance, et encore davantage notre compréhension, est encore loin d’être achevée.

Une autre conséquence du succès de l’hypnose (et aussi, c’est également évident, de celui des thérapies brèves) nous paraît à envisager plus sérieusement : une dérégulation de l’offre de formation avec l’éclosion de multiples instituts et écoles de formation inspirés par des motivations moins désintéressées que celle dont firent preuve les pionniers. Face à ce risque, la CFHTB réfléchit actuellement à deux pistes de solutions. D’une part, depuis plusieurs années, la mise en place d’un « label qualité » continue malgré des réticences initiales (peur par certains de perdre leur liberté créative) à être étudiée. D’autre part, une réflexion pour favoriser des parcours de formation qui passeraient par plusieurs instituts différents est commencée, qui pourrait favoriser le nécessaire développement de l’esprit critique de l’étudiant. Ce dernier se trouverait ainsi mieux protégé des risques de fascination souvent stérilisante envers ses maîtres, ou a fortiori, envers son unique enseignant.

Ces deux pistes, conjuguées à l’éthique irréprochable de très nombreux formateurs, suffiront-elles à préserver l’avenir de l’hypnose thérapeutique ? Il le faut, aimerait-on dire. Mais attention à la pensée magique ! C’est un véritable défi qu’a à relever la CFHTB, consciente de l’importance de sa tâche, et décidée, pour maximiser ses chances de réussite, à établir le dialogue avec la Société Européenne d’Hypnose et le CEPE qui organise la délivrance du Certificat Européen de Psychothérapie.
Enfin, un autre aspect ne doit pas être négligé. Si la recherche a permis de démontrer l’existence d’un processus hypnotique spécifique au sein du fonctionnement cérébral, elle a encore, nous l’avons dit, un rôle considérable à jouer, et doit donc être encouragée et aidée. Par quels moyens ? Des financements bien sûr, qui existent de plus en plus comme le montre l’exemple donné par la Fondation Apicil. Mais ces financements, nous le savons, ne continueront que si cette activité de recherche est davantage valorisée auprès du public comme auprès des professionnels de la santé et de la relation d’aide.

C’est le cas évidemment aussi des thérapies brèves, domaine qui s’enrichit chaque année de nouvelles appellations pas toujours bien contrôlées par des études évaluatives rigoureuses. Et pour compléter notre lucidité, soyons conscient aussi que de très nombreux praticiens sont très mal formés, c’est même un euphémisme, à lire (nous parlons bien sûr d’une lecture critique, indispensable dans ce domaine) de telles études !
HYPNOSE & Thérapies brèves souhaite être utile, en continuant bien sûr à diffuser idées et pratiques, mais aussi en contribuant à favoriser une telle démarche formatrice de qualité reliée à l’activité rigoureuse des chercheurs.

1 - Le Figaro Magazine du 16 mai 2009. Article de Martine Betti-Cusso et de Véronique Grousset.
2 - Par exemple, Mme Elisabeth Erickson, déclarait peu de temps avant sa mort que personne n’avait encore totalement compris le travail de son mari.
3 - CFTHB Confédération Francophone d’Hypnose et de Thérapies Brèves
4 - Commitee « Educational Programs Europe »

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Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°27 Novembre Décembre 2012 Janvier 2013

“Utiliser la dépression. Pour mieux se repérer“ Sylvie Mas, Teresa Garcia-Rivera
Lors d’une conférence à l’Institut de France en avril 2010, Michel Le Moal affirmait que « le stress, les désordres bio-comportementaux, dont la dépression et les pathologies sociales, forment un nouveau paradigme » Ce nouveau paradigme est systémique ; dans le champ médico-psycho-social, c’est aussi une méthode qui permet de modéliser les événements individuels dans leur contexte en hiérarchisant les interventions.

“La chirurgie autrement. Hypnose et bientraitance“ Jean-Michel Hérin
L'installation de l'hypnose dans les milieux chirurgicaux amène en premier lieu à reconnaître combien le langage en vigueur peut être anxiogène, pour lui substituer une communication plus rassurante. On peut aussi aller plus loin, quand l'anesthésiste fait confiance à sa créativité !


“Soins infirmiers et gériatrie“ Jeanne Carpentier
Sensibilisée à l’hypnose par diverses lectures, c’est véritablement avec Armelle Touyarot, au cours d’une conférence en 2007, que je découvre et pressens ce que l’hypnose peut m’apporter, tant sur le plan professionnel que personnel.

“Individuel, conjugal, familial ? Le bon cadre thérapeutique“ Paul Waterkeyn
En Chinois l’idéogramme « crise » a deux significations: danger et opportunité. La vignette clinique qui suit met en évidence comment une thérapie centrée sur la résolution d’un problème peut aboutir à modifier le pattern de fonctionnement de toute une famille.


“Hypnose et danse. Des rites pour du sens“ Anne-Aymone de Radiguès
L’hypnose, mise en mouvement du vivant, peut être utilement examinée du point de vue du danseur. Trouver son rythme, s’accorder, agir à deux une rencontre éphémère, lumineuse et légère.


Rubriques
Hypno-philo : “Vivement la reprise !“ Dr Thierry Servillat
Quiproquo, malentendu et incommunicabilité : “Dommage !“ Dr Stefano Colombo
Recherche : “Vers une prophylaxie hypnotique ?“Antoine Bioy
Coïncidences : “Davide et Goliath de Caravage“ Dimitri Stauss
Musiques : “La voix, premier instrument“ Sophie Cohen
Chers lecteurs, en quoi l’hypnose peut elle avoir un lien avec la musique ? Et si l’hypnose était une musique ? On a souvent tendance, dans notre façon de pratiquer en qualité de thérapeutes, de lier l’hypnose avec la parole. Lire la suite...
Humeur : “1 + 1 = 2501“ Dr Claude Virot


Laurent GROSS
- Hypnothérapeute à Paris 11. - Formateur en EMDR - IMO et Hypnose. - Dirige le CHTIP Collège... En savoir plus sur cet auteur



Rédigé le 04/08/2017 à 14:08 | Lu 549 fois modifié le 23/07/2018



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